Synthèse

Parmi les 14 espèces de chauves-souris présentes sur le site, 9 sont d’intérêt communautaire : Petit rhinolophe (1303), Grand rhinolophe (1304), Rhinolophe euryale (1305), Barbastelle (1308), Minioptère de Schreibers (1310), Murin à oreilles échancrées (1321), Murin de Bechstein (1323), Grand murin (1324) et Petit murin (1307).

Quelques photographies

Minioptère de Schreibers
Minioptère de Schreibers
Grand rhinolophe
Grand rhinolophe
Murin à oreilles échancrées
Murin à oreilles échancrées
Grand murin
Grand murin

Bilan

Biologie/Ecologie des chauves-souris :

Des animaux à la biologie étonnante

Les Chauves-souris, ou chiroptères (du grec kheir = main et pteron = aile), sont les seuls mammifères au monde à avoir la faculté de voler. Leur nom étrange provient de leur ressemblance avec les souris (bien qu’il n’y ait aucun lien de parenté avec ces rongeurs) et de l’absence de poils sur leurs ailes. Il existe 34 espèces de chiroptères en France dont 25 en Aquitaine, qui ont toutes une activité nocturne. La plus grande chauve-souris d’Europe, la Grande Noctule, peut atteindre 50 cm d’envergure pour un poids de 75 g maximum, et la plus petite, la Pipistrelle commune, a une envergure d’environ 20 centimètres et un poids de 6 g.

Toutes les espèces de chauves-souris européennes sont strictement insectivores. Elles repèrent leurs proies grâce à un système élaboré de repérage, l’écholocation, qui est en fait un sonar biologique. Des ultrasons sont émis par le nez ou par la bouche, selon les espèces, et sont captés en retour, après réflexion sur les obstacles ou les proies, par les oreilles. Ce système leur permet de se repérer lors de leurs vols, très souvent acrobatiques, dont la précision peut aller jusqu’au repérage d’un fil d’un diamètre d’un dixième de millimètre. Ainsi, les chauves-souris ont un rôle déterminant en tant que régulateurs naturels des populations d’insectes : en 5 mois (du 15 mai au 15 octobre), un Vespertilion de Daubenton (8 g) peut capturer 60 000 moustiques ; on a calculé qu’un individu était capable de capturer, par nuit de chasse, un poids d’insectes équivalent au tiers du sien.

La spécificité de leur régime alimentaire, uniquement insectivore, contraint les chauves-souris à avoir un cycle annuel tout à fait particulier :

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Figure 1 : Le cycle de vie de la chauve souris ( dessin: Fabien Doulut) 

L’accouplement a lieu en automne, mais la fécondation des femelles se déclenche après l’hibernation. Celles-ci se réunissent alors en colonie, dans des endroits chauds, pour donner naissance généralement à un seul jeune chacune. Celui-ci passe la journée accroché à sa mère, tétant les deux mamelles situées sous les aisselles. La nuit, les mères laissent leur jeune au gîte afin de s’alimenter et peuvent le retrouver grâce à ses cris et son odeur. Pendant ce temps, les mâles vivent éloignés des colonies de reproduction, seuls ou en groupe.

Les chauves-souris hibernent à partir de mi-novembre, après avoir occupé des sites intermédiaires à la recherche d’endroits dont les conditions humides et sombres à température constante leur conviennent. Elles retrouvent leur activité dès la mi-mars.

Ce faible taux de fécondité chez les chauves-souris est compensé par une longévité extraordinaire pour des animaux de cette taille, avec une durée de vie moyenne de 4 à 5 ans, certains individus pouvant même atteindre l’âge de 30 ans.

Au cours de leur cycle annuel, les chauves-souris peuvent être amenées à occuper trois principaux types de gîtes :

 

– le bâti : diverses localisations dans les habitations (dans les greniers, sous les tuiles, dans les isolations…), sous les ponts (anfractuosités…), dans les combles des églises…,

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Figure 2 : Eglise de Lanquais

– les cavités : grottes naturelles, mines, anciennes carrières…

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Figure 3 : Entrée de carrière

– les arbres : trous de pics, sous les écorces….

Le choix de tel ou tel type de gîte dépend des espèces et de la période de l’année. Ces gîtes peuvent être utilisés par des individus isolés ou des colonies, constituées de plusieurs espèces ou non.

Le facteur de régression des colonies de chauves-souris est en grande partie dû au dérangement et aux modifications apportées au niveau du gîte (tranquillité, accessibilité …) et des territoires de chasse. Les milieux environnants sont aussi utilisés par les espèces par rapport aux ressources alimentaires qu’ils offrent.

Autres espèces patrimoniales

  • Fritillaire pintade
  • Orchis à fleurs lâches
  • Cuivré des marais

Bilan

Au vu des espèces et des habitats présents, des objectifs de gestion sont définis. Ils sont liés à la conservation et à la gestion des habitats et des espèces sur le site :

 

  • Assurer la tranquillité et la pérennité des colonies de chauves-souris
  • Favoriser des territoires de chasse potentiellement utilisés par les chauves-souris

 

  • Suivre les colonies de chauves-souris aux différentes périodes du cycle biologique
  • Suivre les conditions hygrothermiques des carrières et des extérieurs
  • Améliorer les connaissances concernant l’utilisation des différentes cavités
  • Évaluer la présence hors site du Grand Rhinolophe, du Murin à oreilles échancrées et du
  • Petit rhinolophe en période de reproduction
  • Évaluer la fréquentation humaine dans les carrières
  • Suivre l’évolution des habitats d’espèce sur le site
  • Recherche des gites complémentaires à chiroptères par radiopistage (notamment espèces forestières)
  • Évaluer la conservation des espèces et des habitats d’espèces (bilan et expertise)

 

  • Sensibiliser et informer sur les chiroptères
  • Limiter l’impact lié à l’utilisation des vermifuges type ivermectine

 

  • Préparer la mise en œuvre du Document d’objectifs
  • Mettre en œuvre des mesures contractuelles
  • Soutien à des programmes d’actions de développement durable et appui territorial
  • Mettre en œuvre des mesures hors
  • Coordonner, réaliser la synthèse et le bilan

 

A l’échelle du site, trois enjeux ont donc été identifiés au sein du document d’objectifs (document de gestion). Il s’agit de :

  • les aspects relatifs au site lui-même (gestion, suivi)
  • les aspects relatifs aux corridors de déplacements entre les sites et aux abords des sites (gestion, suivi)

les aspects qui seraient traités hors site (animation, valorisation)